Le Tram
Le tram a revêtu, avant la multiplication des voitures, une importance capitale pour les navetteurs qui devaient se rendre par ce moyen en direction de Liège, Waremme ou Saint-Trond. La mise en service de ces lignes est le résultat d'une longue aventure jalonnée de démêlés et de conflits entre l'administration et l'initiative privée, lutte qui commence en 1873. Le 30 juin 1888, un arrêté royal accorde au sieur Sépulchre, pour une durée de 90 ans, la concession du chemin de fer à voie métrique Ans-Oreye, avec une extension vers le Charbonnage du Levant situé à Ans-Rocourt. Les travaux de terrassement commencent au printemps de 1889 et la ligne pourrait être mise en service dès 1890, mais des conflits naissent entre les constructeurs et les entrepreneurs, avec les autorités militaires (proximité du fort de Loncin), si bien que l'ANS-OREYE verra ses travaux retardés, mais l'expérience acquise par plusieurs autres lignes vicinales entrées en service sera mise à profit par l'Ans-Oreye dont les installations et le matériel pourront s'inspirer. Selon les habitudes de cette époque, on travaille avec esprit d'économie. Quelques terrassements, pratiquement aucun travail de génie civil. La ligne emprunte chaque fois qu'il est possible des chemins ou sentiers déjà tracés. Beaucoup de spécialistes hesbignons (maçons, plafonneurs, paveurs, ouvriers métallos, etc.) occupés à Liège devaient, faute de moyen de transport adéquat, ou aller prendre le train à Momalle ou à Fexhe et passer les nuits de semaine en ville dans un logement d'occasion. Le tram allait enfin leur permettre de rentrer à la maison chaque soir. Pour les voyageurs ordinaires aussi, le déplacement à Liège pour faire certaines courses était désormais facile. Le trajet durait alors moins d'une heure jusqu'au terminus de la Place Saint-Lambert. Le ticket coûtait 2 francs. |