Le Ban de Kemexhe
Les anciens sceaux échevinaux
Un saint, probablement saint Jean l'Evangéliste, nimbé, accosté de deux arbustes et portant sur la main gauche un écusson à trois jumelles, XIVe siècle
À l'acte de 1387, les échevins de Kemexhe déclarent avoir pendu ...rostre propre général et commun seul de nosfre dicte halte court, dequeil usons eu nos oevres et lettres a suelleir en teils semblons cas. Le blason figurant sur ce premier sceau pourrait être celui du doyen de Saint-Jean à l'époque de la confection dudit sceau.
Aigle essorante, emblème de Saint Jean l'Evangéliste
L'avouerie
On trouve mentionnés comme avoués de Kemexhe: en 1230, Rigaud de Beaurieux, en 1238 Amel, fils (lu précédent, en 1281 et 1318 Jean de Cockeroul, fils d'Anmel, en 1330 Amel, fils du précédent, mort sans hoirs le 4 mai 1375. L'avouerie appartient en 1414 à Jean del Champ de Fexhe, fils de Lambert de Fexhe-le-Haut-Clocher et d'Odile de Champ laquelle était fille de Jean de Champ et de Gertrude de Kemexhe, sœur d'Amel.
La noblesse
Il y avait vers 1200-1400 deux familles nobles à Kemexhe: les de Beaurieu et les de Pénilh, toutes deux issues de la plus puissante famille de Hesbaye dont le grand aïeul était Raes de Danmartin qui avait épousé Alix de Warfusée. Il est aussi difficile d'établir leur histoire que de situer leur manoir. Des Beaurieu : "Burelé d'argent et d'azur, de dix pièces au lion de gueules sur tout" dix rayures de blanc et de bleu avec un lion rouge). Armoiries des Pénilh : "De gueules au lion d'or", ce qui signifie: un lion d'or sur fond rouge.
Noblesse et blasons n'empêchent pas Charles le Téméraire de détruire leur manoir-château avec son artillerie lors de sa marche sur Liége en 1468, ... à moins que les pierres de ces vieilles bâtisses abandonnées aient servi à construire des maisons à Kemexhe.
Les deux branches étaient éteintes, mais l'Avouerie de Kemexhe ne disparaîtra pas pour la cause et on en retrouvera des traces jusqu'en 1600 environ, mais le titre parait être devenu honorifique: on cite vers 1580, Guillaume Collar, "avoué et haut officier de Kemexhe".
La Cour de Justice
Les seigneurs de Kemexhe (lès ch'neûs ou les chanoines du chapitre de Saint-Jean) nommaient les membres d'une Cour de justice locale, composée de sept échevins, dont la juridiction s'étendait aussi au village de Herstappe. Mais en 1331 si le maieur est commun aux deux villages, il y a deux séries d'échevins et Herstappe tient des plaids ordinaires distincts de ceux de Kemexhe et les actes sont établis en son nom propre.
À Kemexhe, les plaids généraux se tiennent à la Saint-Remy, aux Rois et le lundi de Pâques Closes.
La règle est que tous masuiers et surseans sont tenus de y comparoir au son de la cloche sonnant; les plaids ordinaires étant annoncés à l'église (en chaire). Les échevins siègent en plein air, sur des bancs, des xhammes. Les assemblées se font devant l'église, sur le cimetière ou au pied de celui-ci.
Les arbres de justice
Le tilleul sous lequel on proclamait les sentences de la cour de basse justice était appelé "l'arbre de justice". Les publications se font "au Pont" où s'élève aussi un tilleul et, comme l'on écrit alors : publyet sur le pont a Kemexhe ou que l'on est acoustumé faire publications. Quand l'intimé est absent, l'affichage est fait outre au perron de Waremme et parfois à celui de Liège. On allait en rencharge (appel) aux Échevins de Liège qui devaient confirmer les peines infligées par la Cour de Kemexhe.
Un texte de 1345 en fait mention : "le court Lyna Lentretailheur, séante devant le tilhou en la ville de Kemexhe"...
Le 7 décembre 1705, le curé fit planter cinq tilleuls près de l'église au pied du cimetière, et un autre à la Tombale, au Batch dès Macrales, lequel fut abattu en 1856 par un ouragan.
Les surcéants kemexhois semblent avoir été procéduriers. En une seule séance de 1586, quinze affaires sont traitées. Malgré les amendes, les plaintes pour rixes et meurtres sont fréquentes. Quelques exemples d'affaires en un temps où le paysan ne se met en route, même dans son village, qu'armé de son gourdin lequel, tempérament ou cervoise aidant, se met vite en action! Plaintes pour soy avoir combattu a sang courant contre le sergent Fennar ou contre le forestier Glaude qui auraient peut-être abusé de leur autorité, plaintes contre les notables, comme le «chirurgien» Tombeur... Parfois on juge pour mort d'homme: Martin Humblet qui a été tué d'un coup d'épée au cours d'une rixe, ou Guillaume Strengnart tué d'un coup d' "harquebuse" au ventre...
Quattre verges scituées en lieu-dit aile voye de Foz, aile justice" (1584), les condamnés à mort sont conduits à la justice, c'est-à-dire à la potence laquelle était dressée, aux confins du village, vers Fooz.
Les cours, petite disposition d'habitations particulière autour d'une courette, sont déjà citée en 1414. Quelques maisons, souvent modestes, regroupées autour d'une cour centrale, proviennent de l'ancienne topographie du village
Un saint, probablement saint Jean l'Evangéliste, nimbé, accosté de deux arbustes et portant sur la main gauche un écusson à trois jumelles, XIVe siècle
À l'acte de 1387, les échevins de Kemexhe déclarent avoir pendu ...rostre propre général et commun seul de nosfre dicte halte court, dequeil usons eu nos oevres et lettres a suelleir en teils semblons cas. Le blason figurant sur ce premier sceau pourrait être celui du doyen de Saint-Jean à l'époque de la confection dudit sceau.
Aigle essorante, emblème de Saint Jean l'Evangéliste
L'avouerie
On trouve mentionnés comme avoués de Kemexhe: en 1230, Rigaud de Beaurieux, en 1238 Amel, fils (lu précédent, en 1281 et 1318 Jean de Cockeroul, fils d'Anmel, en 1330 Amel, fils du précédent, mort sans hoirs le 4 mai 1375. L'avouerie appartient en 1414 à Jean del Champ de Fexhe, fils de Lambert de Fexhe-le-Haut-Clocher et d'Odile de Champ laquelle était fille de Jean de Champ et de Gertrude de Kemexhe, sœur d'Amel.
La noblesse
Il y avait vers 1200-1400 deux familles nobles à Kemexhe: les de Beaurieu et les de Pénilh, toutes deux issues de la plus puissante famille de Hesbaye dont le grand aïeul était Raes de Danmartin qui avait épousé Alix de Warfusée. Il est aussi difficile d'établir leur histoire que de situer leur manoir. Des Beaurieu : "Burelé d'argent et d'azur, de dix pièces au lion de gueules sur tout" dix rayures de blanc et de bleu avec un lion rouge). Armoiries des Pénilh : "De gueules au lion d'or", ce qui signifie: un lion d'or sur fond rouge.
Noblesse et blasons n'empêchent pas Charles le Téméraire de détruire leur manoir-château avec son artillerie lors de sa marche sur Liége en 1468, ... à moins que les pierres de ces vieilles bâtisses abandonnées aient servi à construire des maisons à Kemexhe.
Les deux branches étaient éteintes, mais l'Avouerie de Kemexhe ne disparaîtra pas pour la cause et on en retrouvera des traces jusqu'en 1600 environ, mais le titre parait être devenu honorifique: on cite vers 1580, Guillaume Collar, "avoué et haut officier de Kemexhe".
La Cour de Justice
Les seigneurs de Kemexhe (lès ch'neûs ou les chanoines du chapitre de Saint-Jean) nommaient les membres d'une Cour de justice locale, composée de sept échevins, dont la juridiction s'étendait aussi au village de Herstappe. Mais en 1331 si le maieur est commun aux deux villages, il y a deux séries d'échevins et Herstappe tient des plaids ordinaires distincts de ceux de Kemexhe et les actes sont établis en son nom propre.
À Kemexhe, les plaids généraux se tiennent à la Saint-Remy, aux Rois et le lundi de Pâques Closes.
La règle est que tous masuiers et surseans sont tenus de y comparoir au son de la cloche sonnant; les plaids ordinaires étant annoncés à l'église (en chaire). Les échevins siègent en plein air, sur des bancs, des xhammes. Les assemblées se font devant l'église, sur le cimetière ou au pied de celui-ci.
Les arbres de justice
Le tilleul sous lequel on proclamait les sentences de la cour de basse justice était appelé "l'arbre de justice". Les publications se font "au Pont" où s'élève aussi un tilleul et, comme l'on écrit alors : publyet sur le pont a Kemexhe ou que l'on est acoustumé faire publications. Quand l'intimé est absent, l'affichage est fait outre au perron de Waremme et parfois à celui de Liège. On allait en rencharge (appel) aux Échevins de Liège qui devaient confirmer les peines infligées par la Cour de Kemexhe.
Un texte de 1345 en fait mention : "le court Lyna Lentretailheur, séante devant le tilhou en la ville de Kemexhe"...
Le 7 décembre 1705, le curé fit planter cinq tilleuls près de l'église au pied du cimetière, et un autre à la Tombale, au Batch dès Macrales, lequel fut abattu en 1856 par un ouragan.
Les surcéants kemexhois semblent avoir été procéduriers. En une seule séance de 1586, quinze affaires sont traitées. Malgré les amendes, les plaintes pour rixes et meurtres sont fréquentes. Quelques exemples d'affaires en un temps où le paysan ne se met en route, même dans son village, qu'armé de son gourdin lequel, tempérament ou cervoise aidant, se met vite en action! Plaintes pour soy avoir combattu a sang courant contre le sergent Fennar ou contre le forestier Glaude qui auraient peut-être abusé de leur autorité, plaintes contre les notables, comme le «chirurgien» Tombeur... Parfois on juge pour mort d'homme: Martin Humblet qui a été tué d'un coup d'épée au cours d'une rixe, ou Guillaume Strengnart tué d'un coup d' "harquebuse" au ventre...
Quattre verges scituées en lieu-dit aile voye de Foz, aile justice" (1584), les condamnés à mort sont conduits à la justice, c'est-à-dire à la potence laquelle était dressée, aux confins du village, vers Fooz.
Les cours, petite disposition d'habitations particulière autour d'une courette, sont déjà citée en 1414. Quelques maisons, souvent modestes, regroupées autour d'une cour centrale, proviennent de l'ancienne topographie du village